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Anoumou, du journalisme en Afrique à l'enseignement à New York

Anoumou raconte...

Anoumou D’origine Togolaise, Anoumou a travaillé à Dakar dans l’hebdomadaire économique Le Journal de l’Economie avant de travailler pendant 6 mois comme chargé de communication à l’Institut Panos Ouest-Afrique (IPAO), poste pour lequel il avait été selectionné parmi une quarantaine de candidats ouest-africains. Actuellement, Anoumou enseigne en tant que "teaching assistant" à State University of New York (SUNY) sur le campus d’Albany tout en suivant des cours de doctorat.

"Un rêve d'enfant : devenir journaliste"

"J’ai toujours rêvé devenir journaliste. Je peux dire que le journalisme a été un rêve d’enfant (mon modèle était mon cousin journaliste diplomé de l’Ecole supérieure de journalisme de Yaounde au Cameroun...) Afin de me préparer à cette carrière unique au monde, j’ai commencé à faire des études de lettres modernes à l’Universite du Bénin à Lomé au Togo. Et pour mieux m’aguerrir, je me suis specialisé en année de maîtrise en sémiologie et communication, une option qui me rapproche un peu du journalisme. Je dois mon entrée à l’Ecole de Journalisme à mon papa, très soucieux de notre éducation. Ce poste à l’Institut Panos était pour moi une grande consécration" , explique Anoumou. "Ce choix venait récompenser tous les sacrifices faits sur les bancs d’école quand j’étudiais le journalisme dans l’une des meilleures écoles de journalisme du monde francophone, à savoir le Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information (Cesti), un institut de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. J’y suis resté jusque février 2003, soit quelques jours avant mon départ pour les Etats-Unis. Je me souviens que losrque je fus reçu au concours de recrutement au CESTI, mon nom fut diffusé à la radio au même moment que ceux de quatre autres jeunes togolais. Bénéficiaire d’une bourse d’études, je suis allé défendre les couleurs de mon pays au Sénégal jusqu’au Diplome d’études supérieures specialisées (Dess) en communication."

J'ai toujours la nostalgie du Sénégal

"Sincèrement, je ne peux jamais oublier le Sénégal. J’ai obtenu mon premier véritable travail de journaliste au Sénégal. Ce qui veut dire que cela fait partie integrante de ma vie. Je me suis fait des ami(e)s qui me sont restés fidèles malgré la grande distance géographique qui nous sépare actuellement. C’est au Sénégal que mon goût pour le journalisme culturel a pris de l’ascension. Je fréquentais des artistes sénégalais comme les frères Guisse, j’allais boire du thé, je participais aux concerts donnés par les chanteurs sénégalais ou étrangers à Dakar -dont le festival de Jazz de Saint-Louis, au Nord du Sénégal. Le Sénégal m’a donne aussi l’occasion de m’adonner à des activités associatives. J’ai ete pendant une année président de la coordination des étudiants et stagiaires togolais au Sénégal (Cests). Une expérience qui m’a permis de m’initier à la gestion d’associations. J’ai également milité au sein de la Jeunesse étudiante catholique (Jec), et dans la Jeune chamber économique du Sénégal comme directeur de la communication. C'est tout cela que représente le Sénégal... "

Je n’ai jamais rêvé des Etats-Unis

"Je vais vous faire une confidence : je n’ai jamais rêvé de venir aux Etats-Unis. La plupart de mes frères sont actuellement en Europe, en Irlande, à Bruxelles et à Marseille. De mon coté, mon rêve était d’aller en France et plus particulièrement à Paris pour continuer mes études, obtenir un doctorat en communication. Même malgré la fermeture des frontières européennes à l’immigration, je nourrissais toujours l’ambition d’aller à Paris, cette ville de grande culture et de métissage. Parce que pour moi, Paris était tout et tout. J’avais pendant longtemps rêvé d’épouser une femme française et plus personne d’autre. A force de grandir, on relativise les choses. On devient plus réaliste, plus sage. Mais quand j’avais commencé à travailler comme journaliste et chargé de communication, je ne voulais plus vraiment m’exiler. Je voulais rester en Afrique et être plus utile à mon continent de l’intérieur que de l’extérieur. Mais comme on le dit, "l’homme propose Dieu dispose". De manière très polie, j’ai decliné, le renouvellement de mon contrat à Panos pour prendre le vol d’Air Portugal du 18 fevrier 2003 qui m’a deposé à l’aéoroport international de Newark dans l’Etat de New Jersey."

Des débuts difficiles... mais de si bonnes choses sont arrivées !

"Il faut être honnête pour dire que le début était très dur. Je pensais refaire mes valises et rentrer en Afrique qui a besoin de moi et qui reconnaît mes compétences. Par la suite, je me suis ressaisi et je me suis dit que chacun a son moment de joie et de total bonheur. J'ai débarqué à New York chez le parent qui m’avait fait la prise en charge, mais n'y suis pas resté bien longtemps. J’ai vécu tout d’abord à Battle Creek, un petit village de Michigan où les bus arrêtaient de circuler à 18 heures. En quittant Dakar, je ne pensais pas trouver un coin perdu comme celui-ci aux Etats-Unis ! Dieu est grand, j’ai fait la connaissance d’une Française lors de la deuxième édition du festival du film francophone de Kalamazoo, une ville voisine de Battle Creek. Cette Française -qui est devenue une grande amie-, m’a fait rencontrer la directrice du départment de langues étrangeres de Western Michigan University (Wmu) de Kalamazoo. De fil en aiguille les contacts sont noués, et en juillet 2003, auite à un entretien, j’apprenais que j’étais choisi pour enseigner le français pour débutants. C’etait une bonne nouvelle, une sorte de délivrance, car je commençais à avoir la nostalgie de Dakar, et à regretter mon poste de charge de communication que j’avais abandonné à Panos-Dakar pour une sorte d’inconnu aux Etats-Unis. J’ai donc enseigné pendant une année universitaire pleine à Michigan. Mes parents et particulièrement mon papa étaient très ravis d’apprendre que leur fils enseigne dans une université, même si c’est un début et que la rémuneration ne répond pas forcement au temps de travail qu’on fournit. Je suis quelqu’un d’assez optimiste et je crois que le vrai bonheur et la stabilité sociale sont à venir."

Vers le chemin de professeur d'université... dans un premier temps !

"Je suis revenu dans l'Etat de New York, pour y reprendre les études. Je fais actuellement un PhD en “French and francophone studies”, en espérant devenir très bientôt professeur d’Université. Pour me préparer à cette carrière, j’enseigne en tant que "teaching assistant" à State University of New York (SUNY) sur le campus d’Albany tout en suivant mes cours de doctorat."

"Dans l’immédiat, je tiens à finir mes cours de PhD le plus vite possible afin de me concentrer sur la rédaction de ma thèse pour augmenter mes chances de trouver du travail dans les années qui viennent comme professeur d’Université. Je crois en Dieu et en l’éducation que mes parents m’ont donnée. Ce sont des facteurs non négligeables qui vont déterminer d’une manière ou d’une autre ma carrière dans le futur. Je n’écarte pas d’exercer mon métier de journaliste parallèlement à l’enseignement. Je continue à le faire car j’avais couvert en été 2004 les manifestations du festival de Jazz de Montréal pour le Journal "Le Soleil" de Dakar. La vie politique de mon pays d’origine le Togo, m’interpelle aussi beaucoup. J’ai le sentiment que mon pays m’a beaucoup donné et que je dois rendre la monnaie en participant à son développement sur les plans politique, culturel, économique, etc. Avec des amis à Dakar, nous avons mis sur pied La Jeunesse togolaise en action (Jta), une association qui fonctionne qui prend de manière regulière des positions face à la crise politique togolaise avant et après la mort du président Eyadema. Pour être clair, j’ai des ambitions politiques, je veux servir de manière loyale mon pays. Pour le moment, à quel niveau de la politique ? Au niveau ministériel, au niveau parlementaire, ou au niveau présidentiel ? Je ne saurai le dire. Laissons le temps au temps et le moment venu, grâce à Dieu, je servirai mon pays comme je peux avec honneteté.."

Les propos de Anoumou ont été recueillis par Brigitte, pour VoilaNewYork. Mai 2005.
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